Bonnes fêtes de fin d'année, silence ils meurent !!
[18 décembre 2009 - Sotteville-lès-Rouen]
'J’aime ton silence. Ce calme contemplatif. Une envie de rester près de toi, pour entendre ce silence que tu nous fais partager. Oui, je te le dis tout bas, pour ne pas déranger tes locataires : je t’aime cimetière. Oh bien sur, des fois la paix que tu imposes est plus ou moins interrompue par le pet de l’un de tes résidents qui n’a pas encore fini son dégazage. Mais nous n’allons pas non plus leur tomber dessus, car eux aussi, bien qu’ils soient froids, je les aime. Oui, comme un enfant mort né, comme une vieille froide en fin de vie et comme un touriste dans un avion perdant de l’altitude, ils sont morts et après leur dernier souffle, c’est le silence.
Quoi de plus beau, de plus attendrissant, de plus jouissif que le silence d’un être humain après son décès ? Surtout si c’était un con !
Je n’aime pas mes contemporains, vous le savez, je vous rabâche les oreilles avec ça souvent. Et là dans ces endroits où l’on fleurit la mort pour la rendre moins triste, je ne suis qu’avec des gens admirables, un écrivain, un architecte, un résistant, un collaborateur qui ne le dira jamais, un chanteur et des gens comme vous et moi, qui n’ont rien été pour l’humanité mais qui, aujourd’hui font beaucoup pour moi, ils se taisent !
Attention ! Savez-vous que sous vos pieds à cet instant, oui à cet endroit vous marchez sur un illustre communard ? Non ? Et pourtant vous lui piétinez sa gueule. C’est moche, mais vous êtes moche, aucun respect pour nos anciens vivants. C’est regrettable. Allez, foutez moi le camp d’ici, le cimetière va fermer. Laissez-moi avec eux, je vais me poser sur vous, Monsieur le ministre avec vous je vais lire : « J’irai cracher sur vos tombes.»'