Les Fatals Picards

Big Bang Café le 10 avril 2009

_As in the old school rock_

     'J'aurai tant voulu être à cette époque qui résonne -comme un appel de la forêt - en moi pour me dire : c'est dommage on s'est raté de peu. Époque à laquelle le punk, le rock, l'alcool et les interdits n'étaient pas réduits, comme aujourd'hui, à des souvenirs, à des chanteurs destructeurs du rock - je pense à ces BB Brunes ou autres givrés- et à des interdictions en tout genre. Mais je vous entends déjà dire, voilà ce rabat-joie, il ne sait plus sur qui taper, alors il s'enfonce dans ses souvenirs pour crier -tel un fasciste attirant les folles à sa cause- : « C'était mieux avant ! ».
Et oui, c'était mieux avant. Je parle ici de l'avant l’invention du Rap et du RnB, je veux parler des années 80, où le Punk ravageur, le Rock, hard ou pas, étaient bien présents et où le SIDA n'était pas encore une  maladie tueuse. On avait déjà le cancer, mais Dieu -qui n'existe pas- allait inventer ce machin encore plus tueur qu'un tsunami: Le SIDA.
Mais ne nous attardons pas dessus, s'il vous plait. Ça va gâcher la fête.
Les années 80, celles d'une gauche que je ne soutiendrais pas et celle d'une droite que j'enfoncerais volontiers, celles d'une liberté d'humour que nos chers regrettés morts, l'un détruit par un cancer -sans le savoir- et l'autre ayant détruit sa moto -quel enfoiré- et je pense bien sûr, à  Messieurs Pierre Desproges et Coluche. Ils avaient une liberté d'expression pouvant faire rire de tout mais pas avec tout le monde. Humour grinçant qui résonne encore, pour peu de temps, sur une chaine de radio publique avant que le pouvoir exécutif, incarné par un nain de fer qui fait des caprices d'enfant, ne le détruise, cet humour.
    Les années 80 sont celles du Punk à la Sex  Pistol, du Rock à la ACDC et à la Trust, celles des Garçons Bouchers, des Béruriers Noirs, des Wampas, et autres groupes de musique que j’oublie au passage. Aujourd’hui ACDC et les Wampas –merci- sont encore là. Mais qui peut encore s’affirmer être rockeur – pas à la tonton Johnny - ou punk. Personne, c’est fini la musique qui me faisait vibrer. C’est celle du temps passé. Un con de jeune me dira, bien content de sa connerie : Il faut vivre avec son temps !
    Je ne veux pas vivre avec le temps qui me vieillit, je ne veux pas me mettre à écouter la musique de la génération qui est la mienne pour me réduire aux chanteurs se disant influencés par Mercury – lui aussi, ne savait pas que le Sida aurait pu l’atteindre - et prétendant faire de la musique à la façon de…, me réduire à des chanteurs produits à la chaine – comme les automobiles- tous les ans dans les postes de télévision, pour faire de l’argent en vendant leurs albums à des pisseuses qui brament face à eux, les faux artistes.  Je ne veux pas et préfère être perdu dans mes musiques qui m’ont bercé durant ma vie de bébé, où j’étais insouciant et où j’enregistrais tout ce que mes oreilles attrapaient.  Aujourd’hui, si j’oublie ma culture musicale, qu’est ce que je ferais écouter à mes enfants –que je n’ai pas- ? Et bien du Rap ! Non, merci je ne veux pas faire de mes garçons –si j’en ai un jour- des misogynes ou des niqueurs de policiers.  Oui, je le sais vous allez me dire, je suis réducteur et ne voit que dans le Rap, de la violence dans les mots et alors que Trust était tout aussi violent. Je ne peux pas vous dire le contraire.  Mais Trust savait sûrement ce qu’ils voulaient dire. Et à ma connaissance, Trust ne vous a jamais insulté vous les femmes, vous les filles en les réduisant à des bêtes seulement là sur Terre pour être prises en soudard.  Et puis le Rap n’aura jamais d’aussi beaux textes que ceux de Renaud –des années 80-  de Thiéfaine –Hubert-Félix, de son prénom- et de Higelin, compositeurs de ces années 80, pas vraiment du rock mais vraiment de la chanson française et je mettrais une mention à Noir Désir qui eux aussi ont su mélanger rock et beaux textes. D’ailleurs Noir Désir, un clin d’œil à toi qui te reconnaitras.
    Epoque des années 80, ton humour, ta musique –la bonne, à mon avis- tes non-interdits me manquent. Oui, l’époque où l’on pouvait tout faire ou presque sans avoir peur du lendemain.  Je vous l’ai dit, le SIDA n’était pas encore présent, la guerre était devenue « Peace and Love » avant la prochaine et tout le monde ou presque pouvait avoir un boulot sans courir dans les couloirs de Pôle Emploi. Ça vous fait rêver, pour ceux qui ne l’ont pas connue, cette époque ?  On pouvait faire l’amour sans s’emballer la zigounette dans un plastique imperméable, avoir une liberté d’esprit sans que l’on nous traite de raciste, d’antisémite, d’homophobe ou je ne sais pas quoi encore. Alors qu’aujourd’hui, si je crie dans une salle : « Il parait qu’il y a des Juifs dans la salle », d’une part je vais choquer –ce que je cherche à faire- et de deux on va me traiter vivement d’antisémite primaire. Alors que je ne suis pas de ce monde là.
    Mais les années 80 –surtout à la fin- ne seront pas un Paradis et à la chute du Mur de Berlin, à la mort de Coluche et de Desproges et d’autres, on pourrait penser que l’esprit de ces années est mort, peut-être que les Nuls vont nous faire rêver avec leur humour « pipi caca » quelques années encore. Mais comme tout a une fin, les années 80 sont mortes et moi je suis arrivé trop tard.
    Oui, on s’est raté de pas grand-chose, quelques années, une dizaine peut-être. Un regret, surement celui de ne pas être à la place de mes parents qui les ont vécues, jusqu’à mon arrivée où j’ai dû les vivre peu de temps avec eux.
    Dommage, on se serait bien marré.'

ké20

Comments

[stéphanie]

J'aime bien aussi en noir et blanc, ca ne fait pas la même ambiance mais ca rend bien aussi.

J'ai une p'tite préférence pour celles où on les voit sauter !!

Félicitations!